Une prise en charge pluridisciplinaire
L’obésité est une maladie plurifactorielle, sa prise en charge se doit donc d’être pluridisciplinaire !
Quelle prise en charge?
La prise en charge médicale
Le médecin généraliste assure le bilan de premier recours : calcul de l’IMC , appréciation des répercussions morpho-anatomiques, recherche des causes et des complications associées.
Si nécessaire, le médecin généraliste dirige le patient vers un médecin de deuxième recours c’est-à-dire un spécialiste : médecin nutritionniste, endocrinologue, pneumologue, cardiologue pour obtenir un avis spécifique ou effectuer des examens complémentaires.
Le médecin nutritionniste intervient pour proposer un projet de soin adapté au patient. Pour une prise en charge optimale, cette intervention médicale s’appuie sur un réseau pluriprofessionnel incluant diététicien, psychologue, psychiatre, éducateur sportif, etc afin de fixer des objectifs personnalisés et adaptés à chaque personne.
Dans les cas les plus complexes, le troisième niveau de recours sera sollicité. Il s’agit des centres spécialisées de l’obésité (CSO) capables de prendre en charge les cas d’obésité sévère. Ces centres possèdent des compétences médico-chirurgicales et des plateaux techniques adaptés aux situations les plus graves.
La prise en charge diététique
La prise en charge diététique a pour but de vous aider à changer définitivement vos habitudes alimentaires. Une alimentation diversifiée, sans interdit et assurant un bon équilibre entre les différentes classes d’aliments est nécessaire à votre santé.
Ces changements doivent également vous permettre de manger en quantité suffisante afin de satisfaire votre faim. Les conseils seront personnalisés en fonction de vos préférences alimentaires et de vos besoins énergétiques. Ils pourront être mis en place progressivement, à votre rythme. Les régimes préformatés sont à éviter (diète hyperprotéinée, substitut de repas, régime dissocié, régime hypocalorique restrictif, pesée alimentaire, jeûne long, boissons drainantes, soupe aux choux, médicaments…) car ils sont pour certains source de carences en éléments nutritifs essentiels à la santé et exposent à la reprise de poids et au phénomène « yoyo ». Ils sont généralement difficiles à suivre durablement dans la « vraie vie ».
Les principes généraux de l’alimentation diversifiée et équilibrée qui vous seront présentés sont applicables à l’ensemble de la famille. Il n’est donc pas utile de faire une cuisine particulière pour vous. Le repas pris en famille doit être maintenu. Les différences pourront porter sur les quantités d’aliments mises dans l’assiette et sur les assaisonnements ajoutés individuellement après cuisson. De même, les conseils sur l’environnement des prises alimentaires comme le calme pendant le repas (pas de TV, Smartphone, lecture… pendant le repas), la durée (30 minutes en moyenne), la bonne mastication de chaque bouchée sont à partager avec l’ensemble des membres de la famille.
Le repérage d’un comportement alimentaire particulier (grignotage, compulsion alimentaire, troubles du comportement alimentaire) constitue une étape importante de la prise en charge diététique. Le travail de la personne sur ses troubles du comportement alimentaire est un facteur de réussite du projet. Ces comportements doivent être pris en charge séparément et préalablement.
La prise en charge diététique permet de vous aider à reconnaître et respecter votre perception de la faim, du rassasiement et de la satiété. Elle vous aide aussi à distinguer la différence entre la faim et l’envie de manger. Cette envie peut être provoquée par une émotion et/ou une tension psychologique intérieure (stress, ennui, tristesse, colère, …).
Rappel définitions
- Faim : ensemble des sensations provoquées par la privation de nourriture, qui incitent l’homme ou l’animal à rechercher des aliments, et que l’ingestion de nourriture fait disparaître (définition de l’O.M.S.),
- Rassasiement : Contenter son besoin ou son désir de nourriture, apaiser complètement sa faim par l’ingestion d’une quantité suffisante de nourriture,
- Satiété : état de quelqu’un qui est complètement rassasié. Elle désigne la sensation de contentement lorsque l’on a assez mangé, lorsque l’estomac est rassasié. On ressent la satiété quand on a plus faim, que l’on a satisfait son appétit.
La prise en charge psychologique
Il n’est pas systématique mais à la demande du patient ou de l’équipe. Ce suivi a pour objectif d’offrir un espace de parole et d’aider la personne en situation d’obésité mieux comprendre et à modifier son comportement alimentaire.
Ce suivi peut se faire au sein du CSO ou encore auprès de nos partenaires (CMP, CSAPA, professionnels libéraux)
L’activité physique adaptée
L’inactivité physique et la sédentarité représentent à la fois :
- une cause de l’obésité avec un déséquilibre de la balance énergétique : les apports énergétiques sont supérieurs aux dépenses ce qui entraine donc une prise de poids,
- une conséquence de l’obésité : les troubles causés par l’obésité (douleurs musculaires et articulaires, essoufflement, ..) rendent difficiles les mouvements et limitent la pratique d’une activité physique .
Des études récentes montrent qu’une perte de poids basée uniquement sur une alimentation restrictive (régime hypocalorique) correspond à une perte de masse musculaire et non de masse grasse. Or il est nécessaire de préserver cette masse musculaire qui permettra par la suite de brûler plus de graisses et ce même à l’état de repos.
Pour contrer ce phénomène, il est nécessaire d’associer sur le long terme un rééquilibrage alimentaire et une activité physique régulière ADAPTEE aux capacité de chacun. Il est préférable que la mise à l’activité soit progressive et encadrée par des professionnels qui réaliseront un bilan et un programme adapté.
La prise de médicaments
Aujourd’hui il n’existe pas de médicaments qui permettent de vaincre l’obésité. Seuls certains médicaments qui retiennent les graisses et entrainent donc des diarrhées graisseuses sont autorisés sur le marché pharmaceutique. Ces médicaments ne sont pas sans risque et ne sont pas conseillés pour perdre du poids.
La prise en charge chirurgicale
L’acte chirurgical consiste à modifier le tube digestif pour favoriser la perte de poids : c’est de nos jours un traitement efficace contre l’obésité sévère. En revanche, aucune intervention ne permettra de guérir l’obésité. On peut légitimement considérer que chaque intervention va réduire le poids pendant un certain nombre d’année. Il faut concevoir actuellement que l’on est dans un traitement séquentiel de l’obésité.
Quelles conditions pour bénéficier d’une chirurgie de l’obésité ?
Selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé : » La prise en charge des patients dans le cadre de la chirurgie bariatrique doit être réalisée au sein d’équipes pluridisciplinaires, en liaison avec le médecin traitant « .
Une chirurgie de l’obésité peut être envisagée chez des patients adultes qui réunissent des conditions bien précises :
- Patients avec un IMC ≥ 40 kg/m² ou bien avec un IMC ≥ 35 kg/m² associé à au moins une comorbidité susceptible d’être améliorée après la chirurgie : notamment hypertension artérielle, syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) et autres troubles respiratoires sévères, désordres métaboliques sévères, en particulier diabète de type 2, maladies ostéo-articulaires invalidantes, stéatohépatite non alcoolique),
- En deuxième intention après échec d’un traitement médical, nutritionnel, diététique et psychothérapeutique bien conduit pendant 6-12 mois,
- En l’absence de perte de poids suffisante ou en l’absence de maintien de la perte de poids,
- Patients bien informés au préalable, ayant bénéficié d’une évaluation et d’une prise en charge préopératoires pluridisciplinaires,
- Patients ayant compris et accepté la nécessité d’un suivi médical et chirurgical à long terme,
- Risque opératoire acceptable.
En France, trois chirurgies sont principalement pratiques : anneau gastrique ajustable, sleeve gastrectomy, by pass gastrique. Pour plus d’informations sur la chirurgie bariatrique rendez-vous au bas de la page de présentation de l’obesité.